Le pénaliste Jean Servais Guillaume Nypels occupe la charge rectorale de 1852 à 1855. Durant son rectorat, l'Université de Liège est animée par des débats pour réclamer la suppression des jurys combinés, imposés par la loi organique de 1849, qui veut que les étudiants liégeois soient interrogés conjointement par deux professeurs, celui de l'Université d'État de Liège devant être accompagné d'un autre, désigné par le gouvernement, provenant d'une université libre.

Nypels

Né à Maastricht en 1803 et mort à Liège en 1886, Jean Servais Guillaume Nypels est considéré comme l’un des plus éminents spécialistes du droit pénal belge. Formé à l’université de Louvain, il entame une carrière de magistrat qu’il interrompt en 1833 pour entrer à l’Université de Liège comme professeur extraordinaire à la faculté de Droit (1835).

Il succède ensuite à Pierre-Joseph Destriveaux et obtient la chaire de droit pénal et d’instruction criminelle. On lui doit une édition critique de la Théorie du code pénal d’Adolphe Chauveau et Faustin Hélie, une somme en quatre volumes sur la législation criminelle de la Belgique et une interprétation magistrale de son code pénal.

Dès 1841, il est appelé par le gouvernement à participer de manière active aux travaux préparatoires qui aboutiront en 1867 à la réforme du droit pénal belge et participe également à l’élaboration d’un projet de révision du code d’instruction criminelle, en rédigeant notamment l’avant-projet de la loi relative à la détention préventive (1874).

Membre de nombreuses sociétés savantes belges et étrangères, il est élu correspondant de la classe des lettres à l’Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique avant d’en devenir le directeur en 1880. Durant son mandat de recteur de l’Université de Liège (1852-1855), il revient à deux reprises sur ses sujets de prédilection en dissertant sur le Système répressif du nouveau code pénal belge en 1853 et sur une question d’histoire du droit à propos des ordonnances criminelles de Philippe II (1855).

Extrait de son ouvrage à propos du Code pénal

Un principe nouveau, l’amendement des condamnés, préside désormais à la confection des lois pénales chez tous les peuples civilisés. La société ne punit plus comme autrefois pour se venger ou pour intimider par l’appareil des supplices. Une mission plus noble et plus difficile lui est imposée, elle doit chercher à réformer.

Jean Servais Guillaume Nypels, Code pénal interprété, Bruxelles, 1868, p.31.

On dit de lui

« Son enseignement, comme ses écrits, s’inspirait […] des sentiments généreux d’humanité et de commisération pour les coupables, sentiments qui font honneur à notre temps et qu’il trouvait au fond de son cœur. Sans méconnaître les exigences de la justice, il voulait un système pénal qui favorisât le retour au bien, l’amendement des condamnés, et s’il lui est arrivé peut-être dans la conciliation de ces principes de dépasser quelque peu les limites du vrai, c’était, à coup sûr, par excès d’indulgence et non par excès de sévérité » (Charles Loomans, « Nypels (Jean-Servais-Guillaume) », Biographie nationale, t. XVI, 1901, col. 23).

Ses trois discours rectoraux

 

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Illustration : Lambert Salme, À Monsieur J.S. G. Nypels, Professeur ordianire à l'Université de Liège, lithographie,, 1873, Musée Wittert ULiège, inv. 2935

modifié le 04/04/2024

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