Je m’intéresse beaucoup au lien entre robotique intelligente et neurosciences. J’ai notamment deux projets en tête : le premier est lié à l’étude de robots "neuro inspirés" ; le second concerne les prothèses des membres supérieurs.

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ierre Sacré a débuté sa formation par des études d’ingénieur électromécanique avec une spécialité en aérospatial à l’ULiège. « À cette époque, j’étais déjà intéressé par le lien qui pouvait exister entre ingénierie, médecine et biologie. » Il commence un doctorat en 2008 et obtient l’année suivante une bourse d’aspirant FNRS de 4 ans. « L’idée de ma thèse était de développer des outils qui permettent d’analyser des oscillateurs (systèmes qui évoluent vers un comportement périodique plutôt qu'un point d’équilibre fixe) comme la décharge des neurones, le rythme circadien ou encore le cycle menstruel. »

Pierre Sacré termine son doctorat en 2013. Il part ensuite aux États-Unis, à la Johns Hopkins University, avec une bourse Fulbright et ensuite une bourse du Kavli Neuroscience Discovery Institute. « J’y ai poursuivi des recherches en neuro-engineering avec une approche basée sur les données expérimentales. Malgré l’abondance de données à disposition des chercheurs, l’origine de la variabilité des activités neuronales et le lien entre la variabilité neuronale et celle qui est observée au niveau des comportements (prise de décision, mouvements, …) restent encore fort mystérieux. Ce ne sont par exemple pas toujours les mêmes neurones qui sont actifs pour un même comportement … Un des grands challenges est de parvenir à modéliser l’action de groupes de neurones que l’on ne peut pas observer directement pour voir s’ils peuvent expliquer cette variabilité. » 

De la neuro-engineering à la robotique

Pierre Sacré a également eu l’occasion de travailler sur deux projets concrets. Le premier visait à mieux comprendre les mécanismes neuronaux du biais induit par les expériences passées dans la prise de décision. Le second portait sur la douleur chronique, qui touche 37% de la population aux États-Unis. « Les mécanismes neurobiologiques qui sous-tendent ce type de douleur restent encore largement méconnus. Parvenir à mieux comprendre ces mécanismes pourrait permettre d’identifier des médicaments plus efficaces ou des outils de neurostimulation plus spécifiques et adaptés. Je vais continuer à travailler sur ce sujet. Je m’intéresse beaucoup aussi au lien entre robotique intelligente et neurosciences. J’ai notamment deux projets en tête : le premier est lié à l’étude de robots "neuro inspirés" ; le second concerne les prothèses des membres supérieurs. Elles sont de plus en plus performantes, mais le feedback rendu à l’utilisateur est pour le moment encore très limité. »

Donner le goût de la recherche

Lors de son postdoc à Baltimore, Pierre Sacré était impliqué dans l’encadrement d’étudiants de tous niveaux. « Les laboratoires de recherche américains sont ouverts aux étudiants de bac, de master et même du secondaire. J’ai ainsi eu l’occasion de faire découvrir le monde de la recherche à des étudiants de secondaire et à des étudiants en transition entre le secondaire et l’université. » 

De retour en Belgique en novembre 2018, Pierre Sacré donne un cours de traitement numérique du signal aux étudiants de 3e bachelier en sciences de l’ingénieur et aux masters en ingénieur civil biomédical. Il propose également un cours de robotique intelligente aux étudiants de master en ingénieur civil (électricité, informatique, science des données, mécanique), master en science des données et master en sciences informatiques.

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pierre sacré

 

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