Rentrée académique 2016-2017 : Érik ORSENNA


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Rentrée académique 2016-2017 : Érik ORSENNA

Érik ORSENNA : Docteur honoris causa 2016 de l'ULiège

Revoir la conférence d’Érik Orsenna et Paul Gilroy donnée lors de la Rentrée académique

Après des études de philosophie, de sciences politiques et d’économie à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris, Erik Orsenna (pseudonyme d’Erik Arnoult) enseigne pendant une dizaine d’années la finance internationale et l’économie du développement en France (Universités de Rouen, Paris I, Ecole normale supérieure) et au Royaume-Uni (London School of Economics).

Après le retour des socialistes au pouvoir en France en 1981, il est appelé au cabinet du ministre de la coopération, où il s’occupera des questions de matières premières et des négociations multilatérales. Il fait aussi son entrée à l’Elysée où il commence à rédiger des discours pour le président François Mitterrand (« rédacteur des ébauches de ses discours subalternes », comme Erik Orsenna le précise lui-même) et devient conseiller culturel de 1983 à 1984. Il reviendra dans les cabinets ministériels dans les années 90 au ministère des Affaires étrangères où il traitera de démocratisation en Afrique et de relations entre l’Europe du Sud et le Maghreb.

Grand commis de l’Etat (Conseil d’Etat, Haut Conseil de la Francophonie), il poursuit parallèlement une carrière littéraire qui le fait connaître du grand public. En 1988, il reçoit le Prix Goncourt et le Prix Goncourt des Lycéens pour L’Exposition coloniale. Il est l’auteur de romans (Loyola’s blues, 1974, La vie comme à Lausanne, 1978, prix Roger Limier, Une comédie française, 1980, Madame Bâ, 2003, etc.), de contes autour de la langue française (La grammaire est une chanson douce, 2001, Les chevaliers du subjonctif, 2003, La révolte des accents, 2007, La fabrique des mots, 2013), d’essais (Voyage aux pays du coton, Petit précis de mondialisation I, 2006, L’avenir de l’eau. Petit précis de mondialisation II, 2008, prix Joseph Kessel) et de biographies (Portrait d’un homme heureux. André Le Nôtre (2013), La vie, la mort, la vie. Louis Pasteur (2015).

Depuis son enfance et des vacances familiales à l’île de Bréhat, Erik Orsenna est fasciné par la mer, les marins et les bateaux. Navigateur globe-trotteur, il avoue que « la mer est mon domaine. Et quand je suis à terre, j’essaye de me comporter comme si j’étais sur l’océan. Parce que la mer est vérité, parce que l’océan est mouvement. Et il n’y a pas de vérité sans mouvement. »

Président de La Corderie Royale (Centre international de la Mer) à Rochefort (Charente-Maritime), Erik Orsenna s’est investi dans le projet de construction d’une réplique de L’Hermione, la frégate qui transporta La Fayette aux Amériques en 1780 pour soutenir les insurgés américains en lutte pour leur indépendance.

Le thème de la mer a inspiré plusieurs des ouvrages d’Erik Orsenna. Il a consacré un essai au Portrait du Gulf Stream (2005) ou encore à L’entreprise des Indes (2010), où il décrit le voyage de Christophe Colomb vu par son frère Bartolomé. Avec Isabelle Autissier, première navigatrice à avoir réalisé un tour du monde en solitaire, il a sillonné les eaux de la péninsule Antarctique, expédition à l’origine d’un livre à quatre mains, Salut au Grand Sud (2007), avant de renouveler l’expérience quelques années plus tard, dans les eaux boréales et le détroit de Béring, autre voyage qui sera à l’origine de Passer par le Nord : la nouvelle route maritime (2014).

Symbolique de son attrait pour le monde de la mer, Erik Orsenna a été élu à l’Académie française en 1998 au fauteuil laissé vacant par le décès de Jacques-Yves Cousteau. Son discours de réception le 17 juin 1999 fut autant un hommage au capitaine de la Calypso et au génial réalisateur des documentaires océanographiques qu’un plaidoyer pour poursuivre l’exploration des océans et des fonds marins. « La mer couvre les trois quarts de la planète. De la mer nous est venue la vie. Pourtant, la mer demeure le monde ignoré. A croire que seule la surface nous intéresse, incorrigibles Narcisses que nous sommes, pour nous y contempler. »

Quelques références utilisées pour la rédaction de cette notice

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