Description de la recherche primée

Mes travaux qui ont été récompensés par le prix des Amis de l’Université de Liège portent sur l’étude du vécu et des dimensions adaptatives des psychopathologies, en particulier de la schizophrénie. En ayant recours à une méthode qualitative, inspirée par la phénoménologie clinique, l’objectif est de rencontrer le vécu en première personne de l’individu schizophrène et d’identifier les anomalies de l’expérience exprimées par ces patients. Celles-ci se manifestent, notamment, à travers une perte de l’évidence naturelle, un trouble du sens commun, un vécu d’hyper-réflexivité, une spatialisation de l’expérience, une réorganisation de l’existence ou un trouble du vécu corporel. L’approche qualitative, paradoxalement nettement moins fréquente en psychologie que la recherche quantitative, repose sur une logique inductive. C’est-à-dire qu’une telle démarche cherche moins à tester des hypothèses qu’à rencontrer des phénomènes psychologiques complexes dans leur singularité. Ces travaux ont été publiés dans différents articles scientifiques et dans un livre (co-écrit avec Caroline Valentiny) intitulé Schizophrénie, conscience de soi, intersubjectivité : Essai de psychopathologie phénoménologique en première personne (De Boeck, 2017).

Comment l’Université de Liège m'a-t-elle aidé lors de cette recherche ?

Je travaille à l’Université depuis plusieurs années (ainsi que dans une institution psychiatrique) et je mesure la chance que j’ai de pouvoir consacrer une partie de mon temps professionnel à la pratique de la recherche en psychologie clinique. En outre, l’opportunité qui m’est donnée d’enseigner mais aussi d’organiser différentes manifestations scientifiques contribue également à l’évolution de mes travaux. Enfin, je voudrais souligner les indispensables collaborations avec d’autres facultés et d’autres universités (philosophie, anthropologie, criminologie, psychiatrie) qui nourrissent ma pratique.

Mes projets pour l’avenir

Parmi mes travaux actuels et futurs, en plus de la poursuite des études phénoménologiques consacrées à l’expérience schizophrénique, je citerais une étude sur la personnalité borderline (étudiée dans une perspective qualitative/phénoménologique) et les liens avec la société contemporaine, ainsi qu’une étude qualitative des processus psychothérapeutiques et des dispositifs de soin.

Un conseil pour les futurs doctorants/diplômés

J’espère que l’université de demain pourra continuer à être pluraliste et reposera sur des savoirs hétérogènes. Je pense que c’est la responsabilité de tous, en particulier des jeunes chercheurs et doctorants (mais aussi jeunes diplômés).

Share this page