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L’ULiège partenaire du consortium européen H2020 TARANTULA

Dédié au recyclage et à la valorisation de métaux réfractaires de très haute valeur économique


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Avec leurs partenaires scientifiques et industriels européens, le GeMME et le GIGA vont développer des technologies de récupération du tungstène, du niobium et du tantale à partir de déchets miniers et des flux de traitement des déchets

L'Université de Liège a le plaisir d'annoncer sa participation au consortium européen H2020 TARANTULA « Raw Materials consortium for the recovery of Tungsten, Niobium and Tantalum as by-products in mining and processing waste streams ». Composé de 16 partenaires, il comprend des entreprises industrielles, des centres de recherche et des universités de premier plan. Il a reçu une subvention de 6,95M€ de la Commission européenne pour le développement d’un projet de valorisation du tungstène, du niobium et du tantale comme produits dérivés dans des déchets miniers et de transformation. Le projet sera développé sous la direction de Tecnalia Research and Innovation, un centre de recherche appliquée espagnol de réputation internationale, privé, indépendant et à but non lucratif.

Au sein du consortium, l’ULiège dirigera le groupe de travail Pré-traitement et développera deux technologies innovantes spécifiques, la fragmentation électrodynamique et la flottation biomimétique.

Deux centres de recherche de haut niveau de l’ULiège impliqués

Deux centres de recherche de haut niveau de l’ULiège sont impliqués dans ce projet : le laboratoire GeMMe (Minerals Engineering, Materials and Environment Research Group) et le GIGA (centre interdisciplinaire de recherche biomédicale).

Le GeMMe est un groupe de recherche belge unique qui contribue au développement de procédés innovants pour une gestion efficace des ressources minérales et métalliques. Le GeMMe offre une expérience inégalée dans la caractérisation et le traitement des minerais urbains (avec un accent particulier sur les techniques de tri innovantes et l'hydrométallurgie) dérivée d'une longue tradition de recherche dans l'extraction et le traitement des minerais primaires.

Le GIGA est l'institut de recherche interdisciplinaire en sciences biomédicales de l'Université de Liège. Situé au sein de l'hôpital universitaire sur le campus du Sart Tilman de l’ULiège, le GIGA compte plus de 600 scientifiques spécialisés dans le développement de solutions de santé pour le bénéfice des patients. Les scientifiques du GIGA comprennent des médecins, des pharmaciens, des vétérinaires, des psychologues, des biologistes moléculaires et cellulaires, des chimistes, des physiciens, des mathématiciens et des ingénieurs. Les chercheurs du GIGA sont regroupés en unités thématiques : systèmes (neurosciences, cancer, infection-inflammation-immunité, maladies cardiovasculaires) et méthodes (génomique médicale, médecine in silico). Le Laboratoire de Biomimétique Moléculaire et de Génie Protéique (MBPEL), hébergé au sein du GIGA, développe depuis 10 ans la biomimétique moléculaire pour la conception de matériaux aux propriétés remarquables.

Une stratégie de développement mise en place depuis plusieurs années

La participation à un projet H2020, centré sur les métaux et les mines, représente une étape déterminante pour l’ULiège et l'aboutissement d'une stratégie de développement mise en place depuis plusieurs années par l'équipe du Professeur Éric PIRARD.

Éric Pirard, professeur en Géoressources à ULiège, commente : « Nous sommes très fiers de cette réalisation qui marque un tournant significatif dans notre plan de développement à long terme avec le GeMMe à l’ULiège. Il y a quelques années, notre objectif était d'accélérer le développement des activités de recherche appliquée liées aux métaux, conformément à l'initiative de l'UE sur les matières premières. Dès 2013, l’ULiège et le GeMMe ont été les premiers acteurs du développement de "Reverse Metallurgy", un grand projet d'économie circulaire belge, financé à hauteur de 60 millions d'euros, centré sur les métaux, reliant les secteurs industriel et académique dans le cadre d'un partenariat régional d'innovation technologique visant à améliorer la récupération des métaux dans les produits en fin de vie et les matières premières complexes. »

« Par la suite, en 2014, nous avons joué un rôle clé au niveau européen en remportant l'appel d'offres pour l'EIT-KIC RawMaterials qui réunit plus de 100 partenaires de 20 États membres de l'UE pour rechercher et développer des solutions d'exploration, d'extraction, de traitement, de recyclage et de substitution durables. Depuis lors, l’ULiège est un partenaire influent de ce KIC européen (Knowledge and Innovation Community), notamment en tant que membre actif de son Comité de l'Éducation et de son Western Co-Location Center (BE-NL-DE), ainsi qu’à travers son implication dans plusieurs projets de mise à l'échelle du KIC. »

« Faire partie d'un consortium H2020 est aujourd’hui une autre étape de cette stratégie de développement bien établie ciblant les métaux et les matières premières et nous nous réjouissons d'une collaboration fructueuse avec tous nos partenaires européens au sein de TARANTULA » .

Europe-Logo Le projet TARANTULA a été soumis dans le cadre de l'appel européen Horizon 2020 H2020-SC5-2018-2018-2019-2020 (Écologisation de l'économie conformément aux objectifs du développement durable) sous le thème CE-SC5-06-2018.

Ce projet est financé dans le cadre du programme cadre H2020 de l’Union Européenne avec le numéro d’agrément No 821159.

Une chaîne de valeurs et de partenaires

Tarentula-Schema 

Les propriétés extraordinaires des métaux réfractaires, l'improbabilité de leur substitution future et leur utilisation dans des industries en plein essor soutiendront une forte demande de tungstène (W), de niobium (Nb) et de tantale (Ta). Bien que ces trois métaux soient classés comme matières premières critiques (MRC) par la Commission européenne, des fractions de ces métaux indispensables sont dispersés sous forme de sous-produits dans les flux de déchets miniers ainsi que dans les déchets de traitement. Pour stimuler leur récupération à partir de ressources aussi complexes et à faible teneur, le consortium TARANTULA va développer une série de procédés rentables, évolutifs et respectueux de l'environnement - bio-, hydro-, iono-, solvo-, pyro- et électro-métallurgiques - avec une sélectivité et des taux de récupération élevés.

Les activités du projet TARANTULA s'échelonneront sur quatre ans. Après des activités systématiques de recherche et d'innovation à l'échelle du laboratoire, les technologies envisagées seront portées au niveau TRL 3-5 (« Technology Readiness Level ») en fonction de leurs performances, validées au niveau du prototype par des partenaires industriels expérimentés.

Photo d'illustration © Shutterstock

Contact

Philippe GIARO, Research & Business Developper, laboratoire GeMME, ULiège

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