En tant que sociologue, j’aspire à fournir aux étudiants et étudiantes des outils à la fois rigoureux et critiques pour comprendre – et pourquoi pas changer – le monde social dans lequel nous vivons.ClaroNewsMona CLARO, Chargée de cours dans le domaine du Genre et de la théorie sociologique. Photo: @MichelHouet

Avant de rejoindre l’Université de Liège, Mona Claro a étudié puis travaillé essentiellement à Paris, avec des détours par Marseille et surtout par Moscou, où elle a fait plusieurs longs séjours d’études et de recherche. Après un master de sociologie avec la spécialité «Genre, politique et sexualité» à l’École des Hautes Études en sciences sociales (EHESS), elle fait un doctorat en sociologie, sous la codirection de Michel Bozon et de Juliette Rennes, en étant rattachée à la fois à l’EHESS et à l’Institut national d’études démographiques (INED). "J’ai voulu faire une thèse sur la Russie après avoir étudié la langue pendant près de dix ans. Je voulais comprendre, notamment, comment la fin du communisme avait bouleversé les vies familiales, sexuelles et amoureuses des Russes. J’ai choisi d’étudier les parcours de transition vers l’âge adulte de deux générations de femmes, en m’intéressant à ceux des hommes plutôt en contrepoint, et en travaillant surtout avec des entretiens biographiques – articulés avec un travail sur l’histoire des politiques publiques, et sur des archives de presse. Par contraste avec la génération précédente, les femmes de la « première génération post-soviétique », nées dans les années 1980-90, utilisent massivement la contraception « moderne » pendant leur jeunesse, et deviennent mères plus tardivement. Elles jouissent de marges de manœuvre inédites, et en même temps, elles sont prises dans des rapports de genre inégalitaires, et dans des contraintes matérielles importantes dans les domaines de l’emploi, du logement, des modes de garde des jeunes enfants, vu le déclin de l’État-providence. C’est cette tension que j’ai explorée dans ma thèse." Parallèlement, Mona Claro enseigne à l’EHESS (dans des masters de Paris et Marseille), et co-fonde un collectif de recherche interdisciplinaire, le « Labo Junior Contraception et Genre ». Elle poursuit actuellement ses recherches sur le thème de la contraception et de l’avortement, sans se limiter au contexte russe. "Je travaille sur des comparaisons internationales, et je prépare une nouvelle enquête sur la Belgique."

L'enseignement nourrit la recherche, et vice versa

" En tant que sociologue, j’aspire à fournir aux étudiants et aux étudiantes des outils à la fois rigoureux et critiques pour comprendre – et pourquoi pas changer – le monde social dans lequel nous vivons. Bien sûr, nos enseignements sont nourris par nos recherches. Pour ma part, c’est particulièrement évident dans les cours centrés sur les questions de genre dont je m’occupe (à la FASS et dans le master interuniversitaire de spécialisation en études de genre), mais cela vaut aussi pour les autres cours. Que ce soit en « sociologie politique » ou en « sociologie de la famille », par exemple, cette dimension du genre sera très présente, car je suis convaincue qu’elle est tout aussi importante que celle de la classe sociale, et trop souvent négligée. Et inversement, nos enseignements, les lectures qu’ils impliquent, les questions qu’ils nous posent, nourrissent et stimulent nos recherches. Il y a un dispositif pédagogique, que j’ai déjà pratiqué de différentes manières, qui me tient beaucoup à cœur et qui peut permettre des rapprochements fertiles entre l’enseignement et la recherche : l’enquête de terrain menée avec les étudiantes et les étudiants, afin que l’apprentissage passe par la pratique. Cette année, dans mon « Séminaire de sociologie politique » (en master), on ira faire un petit travail d’observation de type ethnographique dans des réunions ou des rassemblements politiques. "

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