Développement durable

Les 1000 premiers arbres plantés en RDC



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À la rentrée l’Université de Liège, sur proposition de son Green Office, s’était engagée à offrir un arbre à chaque nouvel étudiant inscrit en BAC1. Un projet qui se concrétise avec la mise en terre des mille premiers plants par les étudiants de l’ERAIFT (École Régionale postuniversitaire d’Aménagement et de gestion Intégrés des Forêts et des Territoires tropicaux) dans la réserve de biosphère de Luki, en République Démocratique du Congo.

C'

était un peu avant Noël, les étudiant·es de l’École Régionale postuniversitaire d’Aménagement et de gestion Intégrés des Forêts et des Territoires tropicaux (ERFAIT) de Kinshasa ont procédé à la mise en terre d’un millier arbres dans la réserve de Luki, située au sud de la République Démocratique du Congo. Le début du projet, porté par l’ULiège et son Green Office en collaboration avec l’ERAIFT, qui consiste à offrir un arbre à chaque nouvel étudiants inscrits en BAC1. A terme, ce seront quatre milles arbres qui seront plantés et qui vont permettre la restauration d’une zone déforestée par des activités agricoles. « Il faut du temps pour produire des plants en pépinière explique Jean-Louis Doucet, professeur en foresterie tropicale à Gembloux Agro-Bio Tech et coordinateur du projet sur place, les collaborateurs de l’ERAIFT étaient tellement motivés de pouvoir entamer le projet que nous avons décidé, de procéder à la plantation en plusieurs étapes, et donc commencer par un petit lot de plants suffisamment vigoureux. »

La réserve de Luki n’a pas été choisie au hasard, ce sont les étudiants du Green Office, en collaboration avec les experts de Forest is Life de l’unité TERRA (Jean-Louis Doucet, Baudouin Michel et Cédric Vermeulen), qui ont sélectionné cette réserve de Biosphère de l’UNESCO, dernier vestige de la forêt congolaise du Mayombe, admirable par sa riche biodiversité. Véritable laboratoire à ciel ouvert, la réserve de Luki- dont la superficie est estimée à environ 33000 hectares – constitue un site de référence pour l’étude de solutions alternatives à la déforestation. Une réserve que connaissent bien les chercheurs et étudiants de l’ERAIFT qui participent et soutiennent de nombreux projets d’enseignement et de recherche. « Les étudiants étaient impatients de pouvoir débuter le projet et procéder à la mise en terre des premiers arbres, reprend Jean-Louis Doucet. Malgré des conditions climatiques compliquées, leur motivation n’a jamais baissé. »

C’est un projet important qui vient d’être lancé par l’ULiège et l’ERAIFT, tant au niveau symbolique qu’écologique. La reforestation de zones dégradées, pour autant qu’elle se fasse de façon participative afin de garantir sa durabilité, participe à la réduction des gaz à effet de serre et est donc un frein au réchauffement climatique. Le reboisement se fera petit à petit à l’aide d’essences locales à haute valeur patrimoniale. « Ce type de projet est vraiment important, reprend Jean-Louis Doucet, surtout dans ce type de zone où l’on convertit massivement le forêts en zones agricoles suite à la demande importante en nourriture et en bois de feu dans un contexte de croissance démographique. Il faut toutefois permettre aux populations de se nourrir de la forêt, de mettre en place les cultures vivrières et de produire du bois pour chauffer leurs aliments. L’approche développée avec l’ERAIFT s’inscrit dans cette optique puisque les plantations sont réalisées dans la zone transition de la Réserve de Biosphère qui doit garantir une agriculture durable, à faible impact environnemental notamment via des pratiques agroforestières. La zone de plantation a donc été définie par un comité de gestion associant les populations riveraines et les espèces choisies sont multi-usages. Elles permettront de produire des fruits, du bois et hébergeront des chenilles comestibles». Avec ce projet, les protagonistes vont permettre la restauration de quatre hectares de forêts. Les trois prochaines années seront surtout dédiées à l’entretien des zones en restauration, il faudra veiller à ce que les plants puissent pousser correctement et ne pas se faire envahir par la végétation concurrente. Les premières chenilles et fruits sont attendus dans les cinq à six ans. Pour le bois, il faudra être plus patient. Par effet de miroir symbolique, à l’ULiège, une plantation d’une quarantaine d’arbres fruitiers sera organisée par le Green Office sur le Campus du Sart Tilman en vue de régénérer ses vieux vergers, probablement en octobre.

La réaction des étudiants liégeois du Green Office ne s’est pas fait attendre …  « Une initiative aux racines multiples, un même sentiment partagé : celui d’agir pour l’avenir !, se réjouit Perrine. Ce jumelage, qui puise ses racines aussi bien en Europe qu’en Afrique, a rassemblé autant les plus jeunes que les plus âgés, des professionnels que des étudiants…tous conscientisés aux changements environnementaux et souhaitant respecter davantage notre planète en agissant pour son bien-être. Plus qu’un sentiment de fierté individuelle et de joie, c’est certainement celui de participer à la préservation de notre environnement qui domine. Chacun a apporté modestement sa pierre à l’édifice : aussi bien les étudiants de l’ERAIFT en œuvrant au sein de la réserve de Luki que l’Uliège sous l’impulsion du Green Office. « L’arbre vit à l’aide de ses racines et l’homme de la société » (Proverbe géorgien). En nous mobilisant de cette manière, cela laisse entrevoir un avenir prometteur pour cet écosystème qui est le nôtre. » et Héléna de conclure : « C’est enthousiasmant d’avoir un projet commun avec une université si lointaine! Grace aux photos qu’ils nous ont envoyé, j’ai eu la sensation de les connaitre un peu... je me réjouis de les rencontrer en vidéo conférence ! »

A propos de la réserve de Luki

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Projet de reboisement du Green Office de l'ULiège dans la réserve de biosphère de Luki (RDC)

Mise en terre des mille premiers plants des étudiants de l’ERAIFT (École Régionale postuniversitaire d’Aménagement et de gestion Intégrés des Forêts et des Territoires tropicaux) dans la réserve de biosphère de Luki, en République Démocratique du Congo.


ODDs
ODD 12 : Consommation et production responsables
Établir des modes de consommation et de production durables Le douzième objectif est un appel pour les producteurs, les consommateurs, les communautés et les gouvernements à réfléchir sur leurs habitudes et usages en termes de consommation, de production de déchets, à l’impact environnemental et social de l’ensemble de la chaîne de valeur de nos produits. Plus globalement, cet ODD réclame de comprendre les interconnexions entre les décisions personnelles et collectives, et de percevoir les impacts de nos comportements respectifs entre les pays et à l’échelle mondiale.
ODD 15 : Vie terrestre
Préserver et restaurer les écosystèmes terrestres Le quinzième objectif vise à mettre en place une gestion durable des écosystèmes terrestres (forêts et montagnes) en préservant la biodiversité et les sols et limitant les impacts de long terme des catastrophes naturelles. Il appelle à ce que la protection des écosystèmes et de la biodiversité soit intégré dans les planifications nationales et stratégies de réduction de la pauvreté. L’ODD15 souligne l’importance de protéger les espèces menacées via une coopération internationale renforcée pour lutter contre le braconnage et le trafic et mettre en place des mesures de contrôle, voire d’éradication, d’espèces exotiques envahissantes néfastes pour les écosystèmes.
ODD 17 : Partenariats pour la réalisation des objectifs
Le dix-septième et dernier objectif promeut des partenariats efficaces entre les gouvernements, le secteur privé et la société civile sont nécessaires pour la réalisation des Objectifs du développement durable (ODD) au niveau mondial, régional, national et local. Ces partenariats doivent être inclusifs, construits sur des principes et des valeurs communes, et plaçant au cœur de leur préoccupation les peuples et la planète.

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