L’ULiège encadre le programme de Soutien aux comportements positifs dans les écoles


L’Université de Liège, à travers son service d’Analyse et Intervention dans les domaines du Décrochage et de l’Exclusion (AIDE – Département Education de la Faculté de Psychologie, Logopédie et des Sciences de l’Education) dirigé par le Pr Ariane Baye, met en place un programme scolaire de Soutien aux comportements positifs dans cinq écoles pilotes en Fédération Wallonie-Bruxelles.

Par une approche globale intégrant la direction, l’équipe éducative et les élèves, ce programme vise à améliorer le climat général et le respect de règles au sein de l’école. Il définit les comportements positifs attendus afin de diminuer les problèmes de comportements et l’absentéisme. Indirectement, il doit aussi permettre d’améliorer les apprentissages, les acquis scolaires et donc aussi la réussite des élèves.

Le Collège Saint-Martin de Seraing est la première école pilote à appliquer ce programme. Ce lundi 8 janvier 2018, jour de reprise, les 170 élèves du premier degré (1re et 2e années secondaires) ont été réunis par la direction de l’école en présence de tous les enseignants et de la Ministre de l’Education, Marie-Martine Schyns, qui soutient ce programme dans le cadre du Pacte d’excellence.

Durant les trois derniers mois, la direction et l’équipe éducative du Collège Saint-Martin de Seraing ont été formées par l’équipe de l’ULiège (Pr Ariane Baye, Caroline Deltour et Aurore Michel). Les valeurs de l’école ont été définies, puis déclinées en comportements attendus de la part des élèves. Ces comportements leur ont été présentés ce 8 janvier. En arrivant à l’école, les élèves ont découvert une signalétique spécifique dans la cour et dans les locaux. Chaque enseignant a ensuite présenté en classes des « leçons » sur les comportements attendus. Le programme s’étale sur plusieurs mois. Les comportements positifs sont valorisés par un système de récompenses symboliques que chaque élève peut soit garder pour lui, soit verser dans un pot commun, donnant droit à de petits « privilèges » au sein de l’école.

Un programme appliqué dans plusieurs pays

Le programme Soutien aux comportements positifs (SCP, en anglais Positive Behavior Support) est un programme actuellement mis en place dans plus de 20.000 écoles aux États-Unis et dans des pays de tradition anglo-saxonne (Australie, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni), mais aussi dans des pays européens tels que l’Espagne, le Danemark, la Norvège et les Pays-Bas.

Il s’agit d’un programme basé sur le modèle de Réponse à l’intervention (Fusch et al., 2003) : il est organisé en trois niveaux, le niveau 1 correspondant à un programme de prévention destiné à tous les élèves et qui doit être efficace pour 80-90 % des élèves, le niveau 2 à des interventions plus ciblées au sein des écoles destinées aux élèves à risque et qui doit être efficace pour 5 à 10 % d’élèves supplémentaires, et le niveau 3 est prévu pour les cas les plus extrêmes (entre 1 et 5 % des élèves) qui nécessitent une intervention plus intense, comme par exemple le recours à une expertise externe à l’école.

Éléments clés du programme Soutien aux comportements positifs

 

  • Autonomie des écoles dans la décision de participation : 80 % du personnel éducatif doivent être d’accord de s’engager dans le projet pour qu’il soit mis en place.
  • Autonomie dans les prises de décisions : pour autant que les éléments clés du projet soient mis en place, les équipes doivent décider, en fonction de leur contexte spécifique, des valeurs et comportements spécifiques mis en avant dans leur école.
  • Développement de l’expertise locale : après un suivi serré, le projet vise l’autonomie des équipes et l’utilisation de l’expertise locale.
  • Maximalisation des ressources existantes : les interventions doivent être réalisées en maximisant les outils déjà disponibles dans les écoles et dans le système éducatif.
  • Système de prévention universel : tous les élèves sont concernés par le système de prévention qui est mis en place au niveau de l’école, et pas d’emblée pour certains élèves seulement.
  • Sont visés les comportements, par définition modifiables, et non les personnes : ce n’est pas l’élève qui est visé ou stigmatisé, ce sont des comportements individuels et collectifs qu’il faut modifier.
  • Décisions fondées sur des données : un recueil et une analyse continus des données sont prévus, tant au niveau école qu’au niveau des superviseurs du dispositif, afin de prendre des décisions basées sur des faits, et de constater les évolutions individuelles et globales.

Un axe du Pacte d’excellence

Le programme Soutien aux comportements positifs s’inscrit dans la perspective d’Evidence-based policy mise en avant par le Pacte d’excellence : le projet a prouvé son efficacité dans d’autres contextes éducatifs. Il a été adapté aux spécificités de la Fédération Wallonie-Bruxelles par l’équipe AIDE de l’Université de Liège (Dir. Pr. Ariane Baye, chercheuses : Caroline Deltour, Aurore Michel). L’efficacité du dispositif va être mesurée grâce à la participation d’écoles « miroir » (écoles comparables qui ne bénéficient pas du dispositif).

Ce projet est cohérent avec le Décret visant à « favoriser le bien-être des jeunes à l'école, l'accrochage scolaire, notamment par la prévention du décrochage scolaire, de l'absentéisme et de l'exclusion, la prévention de la violence à l'école et l'accompagnement des démarches d'orientation scolaire » (Moniteur belge, 2014, article 3).

 

 

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