Pierre-Joseph Destriveaux
Pierre-Joseph Destriveaux, professeur de droit criminel, est un homme très engagé politiquement en faveur du libéralisme, ce qui lui vaudra quelques soucis. C'est pendant son rectorat, en 1823-1824 que sera inaugurée la salle académique, due à l'architecte de la Ville Jean-Noël Chevron. Il sera de nouveau Recteur en 1845-1846.
Né à Liège en 1780, Pierre-Joseph Destriveaux entame sa formation de juriste auprès de l’avocat liégeois Harzé avant d’obtenir une licence de droit à Paris en 1806. Avocat près la cour d’appel de Liège, il acquiert une réputation de brillant orateur au cours de procès où il remporte de francs succès. Il brille également au sein de cercles fréquentés par des avocats français réfugiés à Liège et collabore aux feuillets libéraux du Mercure des Pays-Bas et du Mercure surveillant. Il milite dès 1815 en faveur de l’installation d’une université à Liège. Il y est nommé professeur de droit criminel moderne et de procédure civile dès sa création. Il abandonne ensuite le cours de procédure pour ne se consacrer qu’à l’enseignement du droit public interne et externe.
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Ses cours sont pour lui l’occasion de manifester dès 1829 son opposition au régime hollandais. Par la suite, en délicatesse avec le gouvernement belge en raison de ses appartenances libérales, il est tenu à l’écart de l’Université durant trois ans avant d’être chargé en 1841 d’un cours d’histoire politique. Il obtient l’éméritat en 1847, après avoir été deux fois recteur en 1823-1824 (inauguration de la salle académique) et en 1845-1846.
On lui doit notamment un Essai sur le Code pénal (1818) et un Traité de droit public (1849-1851). Membre du Conseil provincial dont il assure la présidence de 1840 à 1847, il est ensuite élu à la Chambre où il siège jusqu’à son décès en 1853. Préoccupé de justice sociale, Destriveaux s’est également illustré comme membre actif de plusieurs sociétés philanthropiques.
Discours sur la tendance actuelle de la civilisation et sur les grandes révolutions, Annales des universités de Belgique, Bruxelles, Th. Lesigne, 1850, p. 865