Lesbroussart est un homme d'une grande culture. Il maîtrise de nombreuses langues modernes et anciennes. Il est, entre autres, membre de la Société de littérature de Bruxelles, membre de l'Académie royale et fondateur de la Société des douze. Mais Philippe Lesbroussart est surtout connu pour son rôle d'Administrateur général de l'instruction publique en 1831, chargé de rédiger un projet de loi organique de l'enseigment universitaire, dans lequel il demande une université unique, dont les facultés seraient disséminées dans les différentes villes du pays.

Lesbroussart

D’origine gantoise, Philippe Lesbroussart (1781-1855) est une figure marquante de l’histoire des belles-lettres à l’Université de Liège. Les circonstances politiques le contraignent à abandonner ses études entamées au Collège thérésien de Bruxelles pour se mettre au service de l’administration française, où diverses rencontres lui permettent toutefois d’approfondir sa formation dans le domaine des lettres.

Devenu professeur à Alost (1804), puis au lycée de Gand, il fréquente les cercles cultivés de la ville et s’essaie à l’écriture poétique. Il est notamment remarqué pour son poème Les Belges, primé lors d’un concours à Alost en 1810. Professeur de rhétorique à Gand (1813) puis de poésie à l’Athénée royal de Bruxelles (1817), il succède à son père l’année suivante dans la classe de rhétorique, continuant à fréquenter bon nombre de gens de lettres et de sociétés savantes. Avec Raoul et de Reiffenberg, il révèle son talent de critique littéraire dans le Mercure belge, tout en produisant lui-même poésies et pièces de théâtre.

Un de ses articles paru dans le Courrier des Pays-Bas suscite l’animosité des autorités hollandaises – ce qui n’empêche pas sa nomination de professeur d’histoire générale au Musée de Bruxelles (1827) –, puis la reconnaissance du gouvernement provisoire, qui le nomme administrateur-général de l’instruction publique et exécuteur de la réorganisation de l’enseignement supérieur (1830). Ce poste délicat qui l’amène, notamment, à envisager la suppression de plusieurs facultés du pays lui vaut l’animosité du milieu universitaire.

Il le rejoint toutefois en 1835 à la faveur d’une nomination comme professeur de littérature française à l’Université de Liège. Il y donne en outre un cours apprécié d’histoire littéraire comparée et devient le président de la Revue belge de Liège, organe destiné à encourager les travaux des jeunes écrivains. Reçu à l’Académie royale de Belgique en 1838, il assume la charge rectorale à l’Université de Liège pour l’année 1840-1841 avant d’être admis à l’éméritat en 1848.

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Aller vers : Victor-Anselme Dupret

Illustration  oseph Delboëte, d'après H. Lambert, P.J.B. Lesbroussart, héliogravure, s.d., Musée Wittert- ULiège, inv. 44741

 

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