Charles De Jace a toujours montré beaucoup d'intérêt aux problèmes économiques, sociaux et sociétaux.  Pendant son mandat de recteur, il exercera aussi les fonctions de sénateur coopté. Dans cette haute charge, il sera notamment rapporteur des projets de lois sur la collation des grades académiques. C'est aussi sous son rectorat que l'Université devient propriétaire de terrains au Val-Benoît.

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Charles De Jace est né à Flémalle-Grande le 12 mars 1856. Docteur en Philosophie et Lettres en 1876, il est lauréat du Concours universitaire (groupe des sciences historiques) cette année-là, un signal très favorable pour la communauté universitaire de l’époque. Grâce à sa bourse de voyage, il continue ses études à Bonn, Berlin, Leipzig, ainsi qu’à Paris, à la Sorbonne et au Collège de France. Il a dès lors goûté aux ressources des deux pôles névralgiques de la recherche sur le continent, l’Allemagne et la France, cette dernière bien que militairement vaincue par la première en 1870.

De retour à Liège, De Jace décroche un deuxième diplôme et devient docteur en Droit en 1880, puis avocat au barreau de Liège. La variété de sa formation stimule ses sources d’intérêt attisées par une fibre sociale. En 1881, il fonde avec Victor Brants la Société belge des Études pratiques d’Économie sociale. Au demeurant, il a beaucoup publié sur la question des accidents de travail.

En 1886, il devient professeur extraordinaire à la faculté de Droit de l’Université de Liège, chargé des cours d’Introduction historique au cours de droit civil, et d’Histoire du droit des gens. Il est nommé professeur ordinaire en 1889. Sa charge ne cessera de croître avec le temps : Droit naturel, Économie politique, Régime du travail en législation comparée, Histoire contemporaine du commerce et de l’industrie.

Comme pour des centaines de milliers de Belges, la Première Guerre mondiale l’entraîne sur les routes de l’exil. Réfugié à Cambridge, il met sur pied, avec d’autres collègues belges, des cours universitaires pour les Belges, validés par certificat. Son sens de l’organisation est apprécié par le gouvernement belge en exil au Havre qui lui confie les fonctions de Directeur de l’enseignement supérieur. Il fait ensuite son entrée dans l’action politique en devenant Secrétaire général du Ministère de la Reconstruction nationale et chef de cabinet du Ministre des affaires économiques du gouvernement belge en exil.

Après la guerre, cette implication personnelle lui vaut de devenir sénateur coopté du parti catholique de 1921 à 1925. Il poursuit néanmoins sa carrière universitaire avec d’autant plus de fécondité qu’il devient recteur de l’Université de Liège entre 1921 et 1924.

Admis à l’éméritat en 1926, il poursuit des activités caritatives au sein de la Société de Saint-Vincent-de-Paul de Liège, qu’il présidera de 1926 à 1941, date de son décès.

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Illustration : Charles De Jace, photographie, s.d., Musée Wittert ULiège, inv. 21057

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