Fils de Léon Fredericq, le physiologiste Henri Fredericq a déjà une très brillante carrière derrière lui lorsqu'il devient recteur en 1947. Après la guerre, l'Université est forcée de se redéfinir et de s'adapter à la concurrence internationale. Les mutations technologiques et avancées scientifiques vont connaître une accélération sans précédent.

HenriFredericq

Né à Liège le 11 juin 1887, est un solide chaînon d’une tradition de compétence et de talent initiée par Theodor Schwann et son successeur Léon Fredericq, le père d’Henri, dans le domaine de la physiologie expérimentale, dont l’Institut à l’Université de Liège, à l’heure où Henri entame ses études, a déjà conquis une réputation internationale.

Docteur en médecine en 1912, il est immédiatement promu assistant, et devient professeur à l’Université de Liège en 1921, après un intermède gantois, car il est chargé de cours à l’Université de Gand dès 1919. Pendant la Première Guerre mondiale, il fait partie des volontaires qui rejoignirent le front pour lutter contre l’envahisseur. Il accède à l’éméritat en 1956, après avoir laissé à la génération suivante un apport considérable à la connaissance scientifique.

Comme le précise sa notice nécrologique officielle, ses recherches ont porté dans les domaines de l’élucidation des mécanismes de la transmission neuro-musculaire, de l’examen des fonctions myocardiques et de l’analyse des médiateurs des systèmes nerveux autonomes. En synthèse, il  ouvert la voie à la chimie physiologique.

La force d’Henri Fredericq est d’avoir stimulé des élèves qui sont devenus à leur tour de prestigieux scientifiques, comme Marcel Florkin ou Zénon Bacq. Sa production éditoriale est considérable, plus de 250 publications, et son souci de maintenir l’école liégeoise de physiologie à son plus haut niveau est manifeste tout au long de sa carrière. Il continue d’ailleurs avec brio l’édition des Archives internationales de physiologie initiée par son père.

Il fait de très nombreux séjour de recherche à l’étranger (Bonn, Collège de France, Sorbonne, Woodshole, Naples). La simple énumération des sociétés scientifiques dont il fait partie prendrait pratiquement toute la place de cette notice. Disons de manière non exhaustive qu’il sera membre de la Société de Biologie de Paris, de l’Académie des Sciences de Bologne, de l’Académie nationale de Médecine de Mexico, de la Physiology Society de Londres, de la Société argentine de Biologie de Barcelone. Il présidera l’Association des Physiologistes de langue française en 1933-1934, et l’Académie royale de Médecine de Belgique en 1947.

Il sera recteur de l’Université de Liège durant un mandat de trois ans, entre 1947 et 1950, époque de relance des activités universitaires liégeoises après la Deuxième Guerre mondiale, symbolisée par la reconstruction de l’espace du Val Benoît détruit par les bombardements.

Henri Fredericq meurt à Liège le 11 décembre 1980. Sa longévité, sa maturité scientifique lui ont permis d’expérimenter l’essentiel dans la science : la transmission des connaissances et l’amélioration de leur pratique d’une génération à l’autre, la longue portée des héritages.

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Photo : Henri Fredericq, photographie (négatif), s.d., Musée Wittert ULiège, inv. 42728

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