Dès sa nomination à l'Université, en 1926, Ferdinand Campus dirige le nouveau service de génie civil. Dès le début des années 1930, son laboratoire jouit d’une notoriété internationale, fruit d’une activité incessante de Campus qui, par ailleurs, y laisse une partie de sa santé et doit déléguer partiellement sa charge universitaire. Après la guerre, il sera recteur, puis s'investira énormément dans des projets de développement en Afrique chers au recteur Dubuisson.

Campus

En dépit d’un nom prédestiné pour une carrière universitaire, le parcours de Ferdinand Campus, né à Anderlecht le 14 février 1894, est très diversifié. Il passe son enfance à Gand, puis fait des études à Bruxelles, d’où il sort de l’École polytechnique avec un diplôme d’ingénieur civil en 1914. Cette année qui aurait dû être celle des joies de l’émancipation professionnelle sera celle des horreurs de la guerre.

Confiné en Belgique occupée, Ferdinand Campus fait partie de ces jeunes hommes audacieux en âge de combattre qui franchissent clandestinement la frontière hollandaise au péril de leur vie en 1915, pour finir par rejoindre l’armée belge sur le front de l’Yser, au sein du Génie.

Après la guerre, il entame sa carrière d'Ingénieur des ponts et chaussées en 1919, il complète sa formation à l’Institut Montefiore de l’Université de Liège pour devenir ingénieur électricien, un diplôme à haute valeur ajoutée. En 1923, cet homme aux portes de la trentaine ne quitte pas tout à fait l’orbite militaire, car il est nommé directeur des Travaux publics, Chemins de fer, Postes, Télégraphes et Téléphones dans la Sarre, en territoire allemand occupé par les troupes belges. Son savoir-faire y sera remarqué.

En 1926, une opportunité se présente qui marque un tournant décisif dans sa carrière. Il devient professeur à l’Université de Liège pour conduire le service de Génie civil et se consacrer à l’enseignement de l’hydraulique fluviale, une charge qu’il conservera jusqu’en 1964, date de son éméritat. Ce sera l’un des acteurs principaux de l’implantation dans le domaine du Val Benoît d’une extension de l’Université de Liège qui devient la faculté des Sciences appliquées en 1937.

Lors de la deuxième guerre mondiale, compte tenu de l’importance stratégique des ponts, Campus est sur le front en mai 1940, et blessé au barrage de Hansbrug. Durant l’occupation, il faut réparer les dégâts causés par l’invasion allemande. Campus, tout en continuant à donner ses cours, est désigné commissaire provincial de la Restauration, il est ensuite chargé de l’Administration des Eaux en Province de Liège.

Atteignant la pleine maturité après une existence saccadée par les deux guerres, Campus devient recteur de l’Université de Liège de 1950 à 1953, avant le règne de 17 ans de Marcel Dubuisson, face auquel il ne se représentera pas.

Il reste alors à Ferdinand Campus une décennie d’activités professionnelles devant lui, qu’il consacre à de nouvelles aventures, en Afrique centrale. Pour un ingénieur spécialiste de l’hydraulique fluviale, le Congo belge est alors un fameux challenge. Il s’y taille une belle réputation et sera notamment Président de l’Université officielle du Congo belge et du Ruanda-Urundi en 1957, et Président de l’Académie royale des Sciences d’Outre-mer en 1964.

Il meurt le 20 avril 1983, au terme d’une longue vie qui ne l’avait pas ménagé en matière de variété de défis à relever.

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Photo : Fernand Campus, extrait du Liber Memorialis. L'Université de Liège de 1936 à 1966. Notices historiques et biographiques. Tome 1, Liège, 1967, p.32-33 (hors texte) 

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