Émile-Hippolyte Betz est nommé recteur en pleine crise économique. La situation financière de l'Université s'effondre à partir 1976, puis de 1982, l'allocation légale étant diminuée et conditionnée à une diminution du personnel. Malgré un subside spécial de 550 millions pour les chantiers de construction en panne, le déficit de l'Université de Liège ne cesse de croître, comme celui des autres universités belges.

Betz

Né à Arlon le 22 novembre 1922, Émile-Hippolyte Betz devient docteur en médecine en 1944. Il entame d’emblée un parcours de chercheur universitaire à l’aube d’une ère nouvelle, l’après-guerre, et d’une nouvelle étape de la science, qualifiée par le concept de Big Science, qui se caractérise à la fois par le travail en équipe supplantant le travail individuel et par la spécialisation des disciplines scientifiques.

Betz fait ses preuves auprès du professeur d’anatomie pathologique Jean Firket. Il trouve là la discipline dans laquelle il entend bien se perfectionner, et d’abord à l’étranger, avec des séjours à l’Université de Zurich et au Kansas University Medical Center.

De retour à Liège, il franchit les étapes d’assistant, de chef de travaux et d’agrégé de faculté. Il devient chargé de cours en 1951, et professeur ordinaire d’anatomie pathologique l’année suivante. Il enseignera durant un quart de siècle, jusqu'en 1985. Durant cette tranche de vie sans fausse note, il est le chef de service d’anatomie pathologique de l’Hôpital de Bavière, et il dirige le Service provincial d’analyse des tumeurs.

À ce propos, il est particulièrement attentif à la question du dépistage du cancer, et il sera d’ailleurs directeur du Centre anticancéreux attaché à l’Université de Liège. Ce combat contre la maladie du siècle est l’inévitable conséquence de ses travaux scientifiques novateurs en matière de radiobiologie et de ses études portant sur les effets des radiations sur le système endocrinien provoquant des cancers, ainsi que sur les mécanismes des radioprotecteurs. Après Hiroshima et Nagasaki, nous sommes entrés dans l’ère nucléaire, et sa passion pour la recherche est alimentée par sa conscience de médecin. En outre, il soutient le développement en Belgique des premiers pas de la microscopie électronique.

Doyen de la Faculté de médecine entre 1971 et 1977, il est recteur de l’Université de Liège de 1977 à 1985, une période difficile durant laquelle l’Université de Liège est en proie à des difficultés financières très graves, dans un contexte de crise économique profonde et de mesures gouvernementales sévères contre les déficits publics. Malgré la tourmente, il travaille ardemment à mettre sur pied le CHU dans le domaine du Sart Tilman.

Il sera membre de l’Académie royale de médecine, de la Société belge d’anatomie pathologique, et de la Société européenne de radiobiologie dont il est l’un des fondateurs. Il présidera des commissions scientifiques du FNRS, dont celle de la cancérologie.

Il meurt le 31 juillet 2012.

 

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