Le médecin Antoine Spring (qui sera le père du chimiste Walthère Spring) exerce son mandat de recteur de 1861 à 1864, puis en 1866-1867 pour achever le mandat de Kupfferschlaeger. Les universités sont alors en plein marasme, découragées par les remaniements incessants des jurys d'examens et des programmes des cours, et l'affaiblissement du peu d'autorité dont elles jouissent dans toutes les questions qui concernent l'enseignement supérieur.

Spriing

Né en Haute-Bavière en 1814, Joseph Antoine Spring tout aussi doué pour les sciences que pour la musique, opte pour des études de médecine qu’il effectue à l’université de Munich – il y suit les enseignements de maîtres fameux comme le philosophe Schelling, le botaniste von Martius ou le physiologiste Döllinger –, ouvre un cabinet privé et s’illustre par son dévouement lors de l’épidémie de choléra qui sévit dans la capitale bavaroise (1836).

Alors qu’il effectue un séjour scientifique à Paris, il est averti de sa nomination comme professeur de physiologie humaine et d’anatomie générale à l’Université de Liège (1839). Suite au décès de Ferdinand Vottem, Spring est alors chargé de la quasi-totalité des cours de la candidature en médecine.Par la suite, tout en étant titulaire d’une chaire de clinique, il participe activement aux travaux des commissions chargées de la réforme des jurys d’examens, préside le Conseil de salubrité publique de la province de Liège, ainsi que l’association générale des médecins de la Province, et devient membre de diverses académies et sociétés savantes. Ses nombreuses publications touchent au domaine de la médecine – symptomatologie, cardiologie, anatomie –, mais aussi de la botanique – monographie sur la famille des lycopodiacées et des Selaginellaceae – et de la paléontologie – caverne de Chauvau (Yvoir).

Désigné pour exercer la charge rectorale entre 1861 et 1864, il est encore appelé deux ans plus tard à achever en tant que pro-recteur le mandat de Kupfferschlaeger alors décédé. Ses discours de rentrée consacrés notamment à la liberté de l’enseignement, la science et les professions libérales ou à l’esprit scientifique devant régner dans les universités témoignent de la qualité de sa réflexion quant au rôle fondamental de l’institution à laquelle il manifestera un attachement indéfectible jusqu’à la fin de sa vie (1872). Antoine Spring est le père du célèbre chimiste Walthère Spring, qui enseignera également à l’Université de Liège. 

Extrait du discours de rentrée académique de 1862

Favoriser l’esprit scientifique dans l’Université, c’est, d’abord, développer et transmettre les bonnes méthodes d’observation et d’expérimentation ; c’est, ensuite, donner partout aux études philosophiques et mathématiques la place qu’elles doivent avoir ; c’est, enfin, tenir compte du développement historique des connaissances et ne pas dédaigner le trésor littéraire qu’avant nous les siècle ont amassé.

Antoine Spring : «De l’esprit scientifique à notre époque et dans nos universités », Discours inaugural prononcé à la salle académique… le 14 octobre 1862

 Les discours de réouverture des cours du Recteur spring

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Illustration : Charles Soubre, À Mr. Antoine Spring, lithographie, 1857, Musée Wittert ULiège, inv. 2948

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