Après une carrière militaire à laquelle il met fin en 1842 avec le grade de capitaine, Antoine de Cuyper se tourne vers l'enseignement des sciences. À l'âge de 35 ans, il est nommé professeur à l'Université de Liège, où il sera plus tard nommé inspecteur des études des Écoles spéciales. Pendant son rectorat (1867-1870), l'Université de Liège commémorera le cinquantième anniversaire de sa fondation et publiera un Liber Memorialis.

DeCuyper
Extrait du discours de rentrée académique de 1868

L’humanité, qui tire de l’intelligence toute sa grandeur, ne peut assurer sa marche ascendante que par le concours de toutes ses facultés. L’histoire, la philosophie, la poésie, à l’égal des sciences concrètes et des arts, sont appelés à concourir à la grandeur, à la puissance des nations. Il ne suffit pas d’arracher à la nature le secret des forces qu’elle peut mettre à notre service, de les faire travailler à notre bien-être, à l’agrandissement de notre énergie, pour s’élever à cette noblesse qui doit être notre principal caractère.

Antoine de Cuyper : Discours de rentrée, Liège, J. Desoer, 1868, p.10.

Né à Bruxelles en 1811 et mort à Liège en 1892, le mathématicien Antoine Charles de Cuyper entame une carrière militaire après avoir décroché un doctorat en Sciences à l’université de Bologne. Nommé aspirant à l'État-Major du Génie, il est chargé de lever les places-fortes, puis, à partir de 1837, remplit les fonctions d’inspecteur des études et de professeur de géométrie descriptive et de mécanique à l’École centrale de Bruxelles. L’année suivante, il est nommé professeur extraordinaire à l’université de Gand, chargé des cours d’hydraulique, de mécanique appliquée, de technologie du constructeur, d’astronomie et d’arithmétique sociale.

En 1846, il obtient son transfert pour Liège – le climat de Gand ne convenant pas à sa santé ! –, où il commence par enseigner l’astronomie, la mécanique céleste et la mécanique analytique. Au moment de son admission à l’ordinariat en 1854, il est chargé des cours de mécanique rationnelle, de géométrie analytique et d’astronomie. Membre de nombreuses sociétés savantes, il fonde en 1857 la célèbre Revue universelle des Mines, de la métallurgie, des travaux publics, des sciences et des arts appliqués à l’industrie… qu’il dirige jusqu’en 1876.

En plus de l’édition de ses cours, on lui doit aussi un rapport sur Le régime des fleuves et des rivières et sur les moyens pour prévenir les inondations, publié en 1852 – on discute alors du bien-fondé de créer à Liège la dérivation – et un ouvrage de vulgarisation scientifique publié à l’occasion de l’Exposition universelle de 1867 (Paris).

La même année, il est nommé recteur et préside à ce titre les cérémonies du 50e anniversaire de l’Université de Liège. Le discours prononcé à cette occasion traduit l’attachement d’un scientifique à la pointe du progrès aux valeurs humanistes de la République des Lettres. Il en reparlera à nouveau le 11 octobre 1870, lors de la réouverture des cours (L’organisation de l’enseignement supérieur), considérant comme essentielle « la connexité et l’unité des sciences » tant mathématiques et physiques que philosophiques et historiques.

 

Extrait du discours du 50e anniversaire

Le culte des lettres, la splendeur des beaux-arts semblent être momentanément éclipsés par l’éclat des sciences et les production de l’industrie […]Tout en applaudissant aux triomphes de l’expérience et du savoir, nous devons nous garder de négliger les génies antiques, nos maîtres encore et nos éternels modèles.

Discours prononcé par le recteur Charles de Cuyper lors de la célébration du 50e anniversaire de l’Université de Liège, 3 novembre 1867, dans Alphonse Le Roy, Liber Memorialis…, Liège, Vaillant-Carmanne, 1869, p. 10-11
Les discours de réouverture des cours du Recteur de cuyper

 

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Illustration :  Joseph Schubert, À Monsieur A.C. De Cuyper, Inspecteur à l'École des Mines de Liège et Professeur à l'Université, lithographie, 1863, Musée
Wittert ULiège, inv
. 2608.

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