Le botaniste Auguste Gravis termine le mandat de Julien Fraipont, prématurément décédé en mars 1910. Il aura une influence considérable sur la pédagogie des sciences et  particulièrement de la biologie.

Gravis

Né en 1857 et décédé à Liège en 1937, Gravis effectue tout d’abord ses études à l’université libre de Bruxelles où il obtient son doctorat en Sciences naturelles en 1880. L’année suivante, il rejoint l’université de Liège comme assistant, puis poursuit sa formation en France et à Lille avant de se voir confier par Édouard Morren la mission d’organiser les cours d’exercices nouvellement mis en place à la faculté des Sciences. Il succède ensuite à Morren dans l’enseignement de la botanique (1886) et est nommé professeur ordinaire trois ans plus tard.

Membre de plusieurs sociétés savantes belges et étrangères dont l’Académie royale de Belgique –, Gravis est internationalement estimé pour avoir réussi à mieux ordonnancer la nomenclature botanique et pour avoir tenté de dresser une première phylogénie du règne végétal.

Par ailleurs, il collabore à l’amélioration de l’enseignement de la biologie dans le secondaire, préconisant des réformes relatives tant au contenu des cours qu’aux méthodes d’enseignement et publie à cet effet quantité de textes pédagogiques dont une Méthodologie de la botanique parue en 1912.

Extraits de son discours de rentrée académique de 1912  
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Depuis plus de vingt-cinq ans, mes leçons à la candidature en Sciences naturelles s’adressent chaque année à une centaine de jeunes gens qui font leur entrée à l’Université. Je suis témoin des difficultés qu’ils rencontrent, de leurs efforts, de leur premier succès, ou de leur premier échec [… Je constate] combien laisse à désirer la préparation qu’ils ont reçue dans les athénées et les collèges. À part quelques rares exceptions, les jeunes gens qui ont terminé leurs études moyennes n’ont aucune initiative ;

ils ne savent pas distinguer l’important de l’accessoire ; ils sont incapables de comparer, de réfléchir, de saisir les idées directrices ; en un mot, ils ne savent pas étudier. Ceux qu’on appelle les bons élèves excellent à réciter, c’est-à-dire à répéter ce qui se trouve dans leurs livres et leurs cahiers ; mais ils ne savent ni observer, ni dire ce qu’ils voient ; ils ne peuvent découvrir la moindre idée, ni l’énoncer par leurs propres moyens [...]

Actuellement, chaque Université, dans notre pays, est appelée à donner : un  enseignement de Sciences pures, un enseignement normal, un enseignement professionnel. La plus haute mission de l’Université est bien certainement de répandre l’enseignement de la Science pure, de la Science désintéressée qui fait connaître tout ce qui a été découvert et s’efforce de pénétrer les mystères qui nous entourent encore. Après cet hommage rendu à la Science pure, je n’hésite pas à dire que la mission la plus noble de l’Université est de donner l’Enseignement normal [formation des enseignants], celui qui doit façonner les générations futures et assurer la marche du progrès »

Auguste Gravis, Discours de rentrée, 1912.

 

 

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Illustration : Florimond Van Loo, À Monsieur A. Gravis, Professeur ordinaire à la Faculté des Sciences de l'Université de Liège, lithographie, s.d., Musée Wittert ULiège, inv. 2912.

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