Soirée - débat

La science ouverte : les sciences citoyennes

Une proposition de la Commission belge francophone pour l'UNESCO


Info

Dates
26 mars 2022
Location
Théâtre de Liège
place du 20-Août 20
4000 Liège
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Schedule
De 17h à 22h
Price
Gratuit mais inscription nécessaire
Register

La Commission belge francophone et germanophone pour l’UNESCO a le plaisir de vous convier à assister à son prochain événement, une soirée-débat « La science ouverte : les sciences citoyennes »

Il s’agit de la 3e édition de ces grandes manifestations « Science et société », après les activités conduites à Charleroi sur le thème de l’intelligence artificielle et à Namur sur la crise de la biodiversité. La formule est donc maintenant bien rôdée, comprenant tout à la fois une conférence de prestige et la projection d’un film, suivie d’un débat.   

Programme

17h : Allocutions officielles

• Yves Rouyet, Président de la Commission belge francophone et germanophone pour l‘UNESCO
• Bernard Feltz, Président de la sous-commission « Sciences exactes et naturelles » de la Commission belge francophone et germanophone pour l‘UNESCO
Jean Winand, 1er Vice-Recteur de l’Université de Liège, titulaire de la Chaire UNESCO ULiège 


17h30 : Conférence inaugurale
Recherche participative, recherche-action, sciences citoyennes : comment faire entrer les sciences en démocratie ?
par Alain Kaufmann, sociologue et biologiste, Directeur du ColLaboratoire de l’Université de Lausanne

Introduction par Florence Caeymaex, Maître de recherches F.R.S.-FNRS Université de Liège, Vice-Présidente du Comité consultatif de bioéthique de Belgique

18h15 : Séance de questions/réponses et discussion

18h30 : Communication sur le rôle de l’UNESCO dans le domaine de la science ouverte jusqu’à la récente adoption de la Recommandation sur la science ouverte par Ana Persic, Spécialiste principale de programme, Chef de Section ai, Division de la politique scientifique et du renforcement des capacités, Secteur des sciences exactes et naturelles de l’UNESCO

19h : Pause dinatoire

19h45 : Projection du film « Contagion »
réalisé par Steven Soderbergh avec Marion Cotillard et Matt Damon

21h30 : Débat
animé par Florence Caeymaex avec 4 panélistes :

• Ana Persic, Spécialiste principale de programme à l’UNESCO
• Alain Kaufmann, Professeur à l’Université de Lausanne
• Johanne Montay, journaliste à la RTBF
François Thoreau, Professeur au Centre de recherche interdisciplinaire SPIRAL de l’Université de Liège 

22h30 : Réception

 

Entrée gratuite, mais inscription indispensable auprès de f.amer@wbi.be

Note d'intention
 
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Le concept de « science ouverte » renvoie à une volonté de mettre la science à disposition de tous, et ce, dans toutes ses dimensions.

Cela vise d’abord l’accès le plus large possible aux résultats de la science, par la facilitation de l’accès aux grandes revues scientifiques via leur publication en ligne en « open access », l’accès aux banques de données, la libre circulation de l’information, les encouragements à la vulgarisation scientifique,  … tout cela y participe, même si cela n’est pas sans ambiguïté.

On entend également la « science ouverte » comme la mise au service de tous des résultats de la science, ce qui implique une participation de la société civile aux processus décisionnels portant sur la mise en œuvre des innovations technologiques.

La « science ouverte », enfin, entend ouvrir le processus de création scientifique aux acteurs qui en sont traditionnellement exclus et prône le dialogue ouvert avec les autres systèmes de connaissance. Dans une perspective de dialogue interculturel, la rencontre des savoirs traditionnels et de la démarche scientifique est encouragée dans le respect des dynamiques explicatives propres à chaque discipline.

Considérant que ces questions visent toutes productions scientifiques, qu’elles émargent au secteur public ou au secteur privé, on perçoit dès lors que c’est l’ensemble des rapports science-société qui est concerné. La science et l’évolution technologique qui l’accompagne modifient profondément nos modes de vie individuels et collectifs. La régulation d’un tel processus se fait par l’interaction complexe des lois du marché, des orientations prises par les sociétés scientifiques et l’organisation étatique de la recherche. La perspective d’une science ouverte appelle à une plus grande transparence de l’information, et à la mise en œuvre de procédures qui inscrivent les décisions en matière d’orientation de la recherche et en matière d’innovation technologique dans des dynamiques plus collectives d’interaction avec la société.

La prise en considération de l’ensemble de ces paramètres, à l’issue d’une vaste consultation menée à l’échelle mondiale, nourrie tant par les contributions de ses Etats membres que par les réflexions de la société civile et des milieux académiques, s’est récemment traduite, en novembre 2021, par l’adoption par l’UNESCO d’une Recommandation sur la science ouverte, soit un cadre universel pour les politiques et les pratiques de la science ouverte. La Recommandation énonce une définition et reprend des valeurs, des principes et des normes partagés pour la science ouverte à l’échelle internationale. Cet instrument, non contraignant, propose un ensemble d’actions favorisant une mise en place juste et équitable de la science ouverte pour tous.

Les rencontres de Liège s’inscrivent ainsi dans une double perspective. Il s’agira tout d’abord d’approfondir le concept de « science ouverte » pour en préciser la portée dans ses multiples dimensions et en analyser les difficultés. On pense notamment à la problématique de la propriété intellectuelle qui entre en conflit avec la transparence complète des résultats, les dimensions économiques devant être prises en compte de manière explicite. On songe également aux difficultés épistémologiques liées à l’ouverture souhaitée des débats scientifiques à des non-professionnels. On se doit de réfléchir, enfin, à l’importance d’une recherche fondamentale qui ne s’articule pas nécessairement à des objectifs sociétaux immédiats. Dans cette première partie, il s’agira de montrer la pertinence et la fécondité du concept de science ouverte malgré les difficultés que ce concept comporte.

Il conviendra ensuite d’approfondir la thématique des relations science-société, à travers un examen plus attentif des divers modes d’implication des populations dans les processus de décision en matière d’innovation technologique, dans le suivi des décisions et dans l’évaluation de leurs effets. Une analyse prospective des expériences en la matière dans divers pays et diverses sociétés sera des plus stimulantes.

De plus, à certains égards, la pandémie de Covid-19 que nous connaissons est une situation paradigmatique de la gestion d’une crise sociale en fonction de discours scientifiques. La place des experts, leurs relations entre eux, leurs relations avec le monde politique et la société civile, les processus de communication (…) font l’objet de multiples analyses. Par-delà cette situation particulière, c’est la problématique des interactions entre positions scientifiques, société civile et décision politique qui doit être interrogée. Le concept de science ouverte peut montrer là toute sa fécondité.

De telles problématiques prennent tout leur sens dans le cadre de cette soirée-débat proposée par la Commission belge francophone et germanophone de l’UNESCO, à l’initiative de sa sous-commission « Sciences exactes et naturelles », et par la Chaire UNESCO « Science ouverte » de l’Université de Liège, avec le soutien du Théâtre de Liège.

 

 

Pour aller plus loin

A UNESCO Chair is created at ULiège

 

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