Dans un contexte de crise économique qui s'installe durablement, le latiniste Arthur Bodson travaille à redresser la situation financière de l'Université, tout en préservant la qualité de la recherche et de l'enseignement. En 1987, le CHU devient juridiquement autonome. En 1989, l'Université de l'État devient Université de la Communauté française de Belgique, qui lui versera en 1991 un subside de 2,8 milliards FB pour consolider le Sart Tilman.

Bodson

Arthur Bodson est né le 27 juin 1932 à Beausaint (La Roche-en-Ardenne). Il vient suivre sa formation à Liège pour devenir docteur en Philologie classique en 1964. C’est le latin, en tant que langue, et support de civilisation, qui nourrit sa passion intellectuelle d’homme robuste par nature.

Après un passage comme professeur dans l’enseignement secondaire, épisode qui consolide ses qualités de pédagogue, Arthur Bodson entame son parcours d’universitaire sous la houlette du professeur Louis Delatte, et il est impliqué dans un projet très novateur lié aux premiers croisements de l’informatique et des sciences humaines, à savoir le développement à l’Université de Liège du Laboratoire statistique des langues anciennes (LASLA), prélude à la création de l’Organisation internationale pour l’étude des langues anciennes par ordinateur.

Il devient professeur ordinaire en 1971, et jusqu’à sa mise à la retraite en 1997, il sera détenteur des cours de langue latine et d'auteurs latins. Soucieux de démarches pédagogiques au profit de ses étudiants, il a développé une méthodologie de l’enseignement des langues anciennes pour les débutants qui fait toujours ses preuves.

Parallèlement, il est impliqué dans des cabinets ministériels dédiés à l’Éducation nationale. Il est conseiller puis chef de cabinet adjoint du ministre de l’Éducation nationale Michel Tromont entre 1981 et 1983, puis, entre 1983 et 1985, chef de cabinet d’André Bertouille qui reprit ce portefeuille. C’est une expérience dont il tirera profit à l’heure d’être à la tête de la gouvernance de l’institution universitaire liégeoise. En effet, il est choisi comme recteur par ses pairs en 1985, et le restera pendant trois mandats successifs jusqu’en 1997.

C’est une période difficile pour l’Université de Liège, le recteur Arthur Bodson expérimente un nouveau métier qui consiste à investir une part considérable de sa gouvernance dans la gestion budgétaire de l’institution pour la redresser. La crise s’est installée durablement. En 1997, sollicité par le ministre William Ancion, Arthur Bodson sera l’auteur avec Jacques Berleur d’un rapport sur les Urgences pour une politique universitaire en Communauté française, un titre significatif s’il en est.

Durant son rectorat, Arthur Bodson présida pendant trois ans le Fonds national de la recherche scientifique, ainsi que le Conseil des recteurs des universités francophones (CREF).

Très ouvert sur le positionnement international de l’Université de Liège, il s’investit dans des projets porteurs de cette signification humaniste. De 1998 à 2001, il est président du Conseil d’administration de l’Agence universitaire de la Francophonie. En 1998 encore, il fonde et préside l’ONG Partenaire, impliquée dans la coopération au développement avec le Tiers Monde.

De 2002 à 2005, il sera président du Conseil d’administration du CHU, dont il a vécu l’émancipation pendant son rectorat. Enfin, cet amoureux du Val d’Aoste est l’un des fondateurs de l’Université de la Vallée d’Aoste où il siège dans le comité scientifique.

 

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