Catherine MARRY est sociologue, directrice de recherche émérite au CNRS. Après des études d’économie et de sociologie à l’université d’Aix-en-Provence, elle a débuté sa carrière au LEST (Laboratoire d’Economie et de Sociologie du Travail) à Aix-en-Provence (en 1972) et l’a poursuivie à Paris au LASMAS (Laboratoire d’Analyse secondaire et de méthodes appliquées à la sociologie).

Devenu en 1986 le Centre Maurice Halbwachs, ce Centre compte trois tutelles – le CNRS, l’EHESS (Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales) et l’ENS (Ecole Normale Supérieure). Elle a soutenu une Habilitation à diriger des recherches en mars 2002 intitulée : « L’excellence scolaire des filles : l’exemple des diplômées des grandes écoles scientifiques et d’ingénieurs ».

 

Responsabilités scientifiques

Ses principales responsabilités scientifiques se sont exercées au sein de son laboratoire – le CMH – et dans un réseau de recherche, le MAGE (« Marché du travail et Genre »), réseau pluridisciplinaire et international de chercheur.e.s développant une lecture sexuée des inégalités dans le monde du travail.

Au sein du CMH, elle a assumé (de 2004 à 2011) la responsabilité de l’équipe « PRO » - « Professions-Réseaux-Organisation. Cette équipe comptait une vingtaine de chercheurs et enseignants chercheurs et une trentaine de doctorants (dont 7 qu’elle a encadré ou co-encadré). Un axe genre, qu’elle a initié, s’est étoffé au fil des ans grâce à la venue dans l’équipe de jeunes chercheuses talentueuses, sociologues et politistes (telles Laure Bereni et Amélie Le Renard).

Depuis 1995, elle s’est impliquée dans la création et la direction du réseau Mage, dans lequel elle a organisé régulièrement des colloques et journées d’études – sur les hommes et le masculin ou sur les cadres notamment - et participé à la rédaction d’articles et ouvrages qui en sont issus. Le dernier ouvrage a été publié en 2017 sous la direction de Margaret Maruani sous le titre « Je travaille donc je suis » (La Découverte, 2017).

Parmi ses autres activités scientifiques, on peut souligner la responsabilité de projets collectifs de recherche, tel celui sur les « Parcours de vie et approches longitudinales » (2003-2008) ou sur le plafond de verre dans une section de biologie du CNRS (2002-2005) puis dans les ministères financiers et sociaux (2011-2013) et, tout récemment au Ministère de la Culture (2019-2020) .

Elle s’est impliquée aussi dans les instances représentatives de la communauté scientifique, en participant à des commissions de recrutement et de promotion de chercheurs– au CNRS (section 40 « Politique pouvoirs et organisations », à l’INED (Institut National d’Etudes Démographique et d’enseignants-chercheurs (dans les universités).

 

Thèmes de recherches

Ses recherches se situent au croisement de la sociologie de l’éducation, du travail et du genre. Elles portent sur l’insertion professionnelle des jeunes, les trajectoires des diplômé-e-s des grandes écoles scientifiques et de façon plus large les relations entre l’éducation, l’emploi et le travail.

La dimension du genre occupe, depuis le milieu des années 1980, une place centrale dans ses réflexions, dans une perspective historique et de comparaisons des générations. Elle a particulièrement étudié les trajectoires « improbables » de femmes dans les milieux très masculins des techniciennes et ingénieurs de l’industrie, et depuis des années 2000, dans le milieu académique et de la haute fonction publique. Ses intérêts les plus récents se portent sur la sociologie de la culture et tout particulièrement de la musique. Elle a piloté (de 2011 à 2013) un projet sur les pratiques musicales des amateurs au prisme du genre (2011-2013) et participé é à la mise en place, à un colloque sur « Sexe et genre de la culture : Production, médiation et consommation » (2015-2017). Ce colloque a donné lieu à deux ouvrages, en cours de publication.

Elle démarre, en janvier 2019 une enquête sur le plafond de verre au Ministère de la Culture : il s’agit de voir si un milieu attirant beaucoup de femmes dans ses écoles (Ecole du Louvre, des Archives, des Beaux-Arts…) et parmi ses cadres, limite moins leur accès aux plus hautes sphères que les milieux très masculins des Finances. Cette enquête prolonge celle menée sur les ministères financiers et sociaux et publiée sous le titre « Le plafond de verre et l’Etat » (Marry C. avec Laure Bereni, Alban Jacquemart, Sophie Pochic et Anne Revillard, A. Colin, 2017).

Sur tous ses chantiers de recherche, elle mobilise à la fois des enquêtes par questionnaires et des entretiens biographiques. La comparaison internationale, notamment entre la France et l’Allemagne, est pour elle un outil heuristique central.


Enseignement

Elle a mené de façon régulière une activité d’enseignement et d’encadrement d’étudiants (master, doctorat, HDR) au sein de la formation doctorale en sociologie de l’Ecole des hautes études en sciences sociales, où elle a dispensé pendant 7 ans (2001-2007) un séminaire d’initiation aux études de genre.

Elle a été aussi Professeure invitée de l’Université de Montréal au premier semestre 2006, de l’Université de Fribourg (Suisse) en 2010 et 2011 (cours de master sur Professions et genre), du Centre Universitaire de France à Moscou en novembre 2012, de Saint-Pétersbourg en novembre 2013 (modules de 28 heures et plus de cours).

Elle a été invitée, ces dernières années, pour des conférences au Centre Marc Bloch de Berlin, à l’Université de Bonn, de Barcelone, de Varsovie et au colloque des 100 ans de la DFG (Association allemande de sociologie) à Francfort (2010), où elle a prononcé une conférence plénière en allemand.

Elle a présenté le dernier livre ouvrage qu’elle a coordonné (Le plafond de verre et l’Etat, A. Colin, 2017) (cf supra) à l’Université de Sao Paulo en 2016, à l’Université de Liège en novembre 2017, à l’invitation de Caire Gavray et enfin à l’ULB en 2018 (invitée par Pierre Desmarez).


Expertise et valorisation

Elle participe à de nombreuses actions d’expertise de projets (ANR, Fonds suisse et québécois de la recherche), de revues et de laboratoires (AERES), de valorisation et de formation continue sur ses thèmes de recherche, en particulier dans le cadre de la Mission pour la place des femmes au CNRS.

 

Distinctions

  • Prix Irène Joliot Curie (2008), décerné par le ministère de la recherche et financé par la Fondation EADS, mention mentorat. Ce prix récompense chaque année des femmes scientifiques qui s’engagent en faveur de l’égalité entre hommes et femmes.
  • Médaille du mérite (juin 2010)
  • Légion d’honneur (janvier 2017)