Quelle est la proportion de femmes et d'hommes au sein de l'Université de Liège, parmi les étudiants et les membres du personnel ? L'ULiège dresse sa cartographie du genre, ainsi que les actions - en cours ou à venir - qui tendent vers le meilleur équilibre possible.
Étudiantes et étudiants
La proportion de femmes parmi les étudiants de Bachelier et de Master reste stable et proche des 58%, avec 16.412 étudiantes et 11.730 étudiants.
Les femmes sont majoritaires en Faculté de Psychologie (81%), de Médecine vétérinaire (76,2%), de Sciences sociales (69,9%), de Philosophie et Lettres (66,9%), de Droit, Science politique et Criminologie (63,5%), de Médecine (61,9%) et d'Architecture (52%).
À l'inverse, les femmes sont minoritaires en Faculté de Sciences appliquées (25,4%), à HEC Liège École de Gestion (45,7%), en Faculté des Sciences (45,9%) et à Gembloux Agro-Bio Tech (47,5%).
Diplômées et diplômés : enquête PostMaster
Sur base d’une enquête menée en 2021 auprès de 2 736 personnes diplômées de masters en 2020, à laquelle 517 femmes (31,2%) et 327 hommes (30,4%) ont répondu, il apparaît que 15 mois après obtention du diplôme, 84,3% des femmes diplômées ont un emploi ou un doctorat ou stage rémunéré, pour 85,6% des hommes. Les autres alumni sont en poursuite d'études (4,4% des femmes et 4,3 % des hommes) ou en demande d'emploi (7,4% des femmes et 7,3% des hommes). On remarque que 52,8% des hommes ont un contrat à durée indéterminée pour 47,8% des femmes. 15% des femmes travaillent à temps partiel, pour 9,9% des hommes.
Les hommes sont plus nombreux au sein de la fonction publique (21,8% pour 17,2% de femmes). Le nombre d’hommes et de femmes travaillant avec un statut d’indépendant est presque similaire (12,6% de femmes et 13,2% d’hommes). Les femmes sont par contre plus nombreuses à avoir un statut d’intérimaire (5,5% pour 2,9% des hommes).
Selon cette enquête, pour un emploi à temps plein, les femmes sont plus nombreuses dans les catégories des bas salaires : 11,7% des femmes ont un salaire net inférieur à 1.500 euros contre 6,1% d'hommes. À l’inverse, les hommes sont plus nombreux dans les catégories des salaires les plus élevés : 7,8% des hommes ont un salaire supérieur à 3.000 euros pour 5,8% des femmes.
Chercheuses et chercheurs
Les femmes représentent 50,5% du personnel scientifique et sont réparties selon des proportions assez semblables au sein des scientifiques définitifs (54%) et des scientifiques temporaires (51%). La plupart d’entre elles ont moins de 35 ans (63,4%), à l’instar de la situation du personnel scientifique masculin (63,2%).
Les femmes représentent 50% des diplômées de doctorat; elles étaient 45% en 2010. Elles sont notamment 71% en Sciences humaines et sociales, 61% en Sciences de la santé, et 40% en Sciences et techniques, secteur comptant le plus grand nombre de docteurs.
Les femmes sont bien représentées parmi les chercheurs en début de carrière (51,5%), mais leur proportion diminue avec l’évolution de carrière (post doc ou équivalent : 46,8 % ; chercheuses confirmées: 34,6 %).
Les femmes représentent 50,8% des boursiers FRESH-FRIA du FNRS, 55,3% des aspirants FNRS, 47,8% des post-doctorants et 34,9% des chercheurs qualifiés.
Corps académique
On compte, en 2022, 29,6% de femmes dans le corps académique :
- 28% de chargées de cours (71 femmes pour 182 hommes) pour 28% en 2010
- 30% de professeures (59 femmes pour 140 hommes) pour 16% en 2010
- 27% de professeures ordinaires (52 femmes pour 144 hommes) pour 8% en 2010
Même si on constate une progression, elles restent minoritaires à tous les niveaux de la carrière académique.
Il existe aussi une disparité sur la proportion de femmes professeures et chargées de cours dans les différentes Facultés : dans 6 d’entre elles, les femmes représentent moins de 25 % des professeurs.
Rectorat, décanats, conseils, directions
Pour la première fois de son histoire, l’Université de Liège est représentée par une Rectrice, qui compte notamment 3 conseillères dans son équipe. Par ailleurs, depuis 2020, l’ULiège compte une administrateure.
Trois femmes sont actuellement doyennes, sur les 11 Facultés. En revanche, il y a autant de vice-doyens que de vice-doyennes (8 femmes sont vice-doyennes à l’Enseignement et 3 femmes sont vice-doyennes à la Recherche).
Au conseil d’administration, on compte 12 femmes sur 38 membres.
Une politique tend à mieux équilibrer leur représentation dans les conseils sectoriels de recherche avec 18 femmes pour 29 hommes.
Les directions administratives sont presque exclusivement occupées par des femmes (11 femmes pour 3 hommes).
Docteurs honoris causa
20 % des docteurs honoris causa de l'ULiège sont des femmes.
Cependant, dans l’édition 2021, elles avaient été majoritaires avec 6 femmes sur les 11 lauréats.
Stimuler l'arrivée et le maintien des femmes
La parité est atteinte dans certaines catégories, comme celle des scientifiques. L' administration à l'ULiège démontre que les femmes peuvent assurer, avec excellence, des postes de direction qui leur sont encore difficiles d’accès dans d’autres secteurs du marché du travail. Mais elles demeurent nettement minoritaires au niveau du C.A. (l’organe de décision de l’Université) et il aura fallu plus de dix ans pour voir passer le nombre de femmes titulaires du plus haut grade académique de 8 à 27% (seulement).
Comme le souligne Florence Caeymaex, Conseillère en charge de l’éthique et des politiques d’égalité depuis le 1er octobre 2022, « on ne doit pas non plus se réjouir d’une surreprésentation des femmes dans certaines filières d’études car, d’un point de vue sociologique, l’abandon d’un secteur par les hommes est souvent le signe de sa dévalorisation symbolique et économique. C’est la raison pour laquelle la parité reste si importante ».
Comment faire évoluer la situation ?
Attendre que les tendances s'inversent d’elles-mêmes ne semble pas une option pour une université qui ambitionne l’excellence dans tous les domaines : l’enseignement, la recherche, mais aussi ses propres pratiques. Alors, comment faire évoluer le fonctionnement de notre institution ?
Pour Florence Caeymaex, « avancer vers la parité dans toutes les catégories demande, non pas d’imposer des quotas, ni simplement d’encourager les femmes mais de lutter contre les discriminations. Ce qui veut dire : lever, partout où c’est nécessaire, les obstacles injustes et injustifiés qui sont placés sur la route des femmes dans leur parcours d’études et dans leur vie professionnelle. D’une part, transformer les relations sociales dans l’université : s’attaquer aux comportements sexistes, mettre fin au harcèlement sexuel et réfléchir ensemble à des formes plus saines de relation mentorale (de professeur à étudiant ou étudiante, de superviseur à chercheuse ou chercheur). D’autre part, adapter l’organisation du travail : rendre visible et corriger les biais de genre dans l’évaluation de la recherche, dans les procédures de recrutement et de promotion, et adapter les pratiques du travail à la vie réelle des femmes et des hommes, pour les rendre plus compatibles avec les tâches liées, par exemple, à la parentalité ou à la pair-aidance ».
Genre et Égalité à l'ULiège
Bien-êtrE à l'Uliège