Il faut mettre en parallèle les problématiques de terrain et les connaissances théoriques, et ancrer les réflexions dans la mise en place d’actions concrètes.

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A

près un bachelier en Psychologie, Sophie André bifurque vers un master en Criminologie (finalité recherche). En 2011, elle consacre son mémoire de master à la pénologie, soit à la réflexion sur le sens de la peine. Un premier contrat de recherche oriente ses travaux vers la “délinquance environnementale”, de la petite incivilité (dépôt d’immondices par des particuliers dans les bois, par exemple) jusqu’à des formes de criminalité plus graves, quand des déchets toxiques sont déversés dans les cours d’eau, par exemple.

Sophie André décide ensuite d’entamer un doctorat sur la problématique de la prostitution qu’elle envisage sous un triple point de vue, historique, légal et sociétal. Parallèlement, elle suit un certificat en victimologie et mène plusieurs recherches sur la criminalité organisée ou sur la mortalité par arme à feu.

Etude des phénomènes criminels

« J’ai analysé les quartiers où sévit la prostitution, du point de vue notamment de la population qui y est confrontée, d’autant que cette activité induit des formes de criminalité allant des petites nuisances, au trafic de stupéfiants en passant par la traite des êtres humains. » Quelles sont les caractéristiques du lieu ? Quelle est la réponse des autorités publiques ? Quel impact a celle-ci sur l’action policière et sur la population ? « Ce fut notamment le cas d’une partie de la rue Cathédrale (près de Saint-Denis), derrière la Grand Poste. Les vitrines ont été fermées mais certains lieux abandonnés du fait du départ des prostituées ont été squattés et envahis par des toxicomanes, renforçant encore d’autres formes de criminalité. »

Enseignement et citoyenneté

Elle soutient sa thèse au début de l’année 2018 et on lui confie très vite des cours dans la filière criminologie, notamment celui d'"Introduction à la recherche qualitative et quantitative”. Elle a l’ambition de proposer, l’an prochain un cours sur “la criminalité en milieu urbain”. Et elle aimerait traduire sa passion du terrain dans le cursus des criminologues. « Je crois que vis-à-vis des étudiants, il faut continuer à mettre en parallèle les problématiques de terrain et les connaissances théoriques, et ancrer les réflexions dans la mise en place d’actions concrètes, par le maintien des stages ou une plus grande implication du département dans des recherches-actions », estime la chercheuse pour qui le rôle de l’enseignement universitaire est de préparer les futurs diplômés à agir dans la société pour un mieux-être général.

Joignant le geste à la parole, Sophie André est d’ailleurs coordinatrice de l’association “ICAR-Wallonie” qui vient en aide aux prostituées et à leurs proches. Le croirez-vous ? Sophie André lit des romans policiers en pagaille, même si elle avoue avoir replongé avec délice dans les classiques de la littérature française.

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Sophie andré

 

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