Mon objectif est de montrer aux étudiants le rôle essentiel de la médecine générale.

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nne-Laure Lenoir a décroché son diplôme de médecin à l'Université de Liège en 2009. D’emblée, après l’assistanat de deux ans, elle intègre le département de médecine générale en 2011, comme assistante du Pr Didier Giet. Elle entame une thèse de doctorat intitulée “Facteurs d’attraction et de maintien dans la profession de médecin généraliste” et, parallèlement s’inscrit au master complémentaire Formasup.

Attirer les médecins généralistes

« Ma thèse, que j’ai terminée en 2017, est consacrée aux facteurs permettant d’attirer des jeunes médecins généralistes dans la profession et de les y maintenir… » Car l’heure est à l’inquiétude. Le cadastre établi par la Région wallonne montre une réelle carence de médecins généralistes dans certains secteurs, en province du Luxembourg notamment. Les prévisions de l’INAMI révèlent, en outre, un grand risque de pénurie dans tout le pays à partir de 2030, en Wallonie surtout mais en Flandre également. « Les raisons sont multiples, poursuit la chercheuse. La hausse de la démographie, l’augmentation des maladies chroniques et des cas de multi-morbidité. De façon concomitante, de nombreux médecins généralistes partent à la retraite et les temps partiels sont de plus en plus fréquents. Enfin, de nombreux jeunes médecins déclarent avoir souffert d’un épuisement professionnel. »  Or, des études montrent que le bien-être des médecins pourrait non seulement bénéficier à chaque médecin, mais aussi être essentiel à la prestation de soins de santé de haute qualité.

Des soins primaires forts

Si elle entend conserver son cabinet « pour rester proche du soin aux patients », Anne-Laure Lenoir, chargée de cours à temps partiel, s’investit avec détermination dans l’enseignement, forte de ses recherches. « Mon objectif est de montrer aux étudiants le rôle essentiel de la médecine générale. L’OMS recommande que les systèmes de santé privilégient des soins primaires forts pour être plus pertinents socialement et plus réactifs aux changements, tout en produisant de meilleurs résultats globalement. » Il faut dès lors promouvoir cette spécialisation dans un souci de santé publique.

Ses cours, du bac 3 au master de spécialisation – cours d’administration médicale, ARC, débriefing de stage, etc. – , souvent devant de petits groupes, sont ainsi l’occasion d’attirer leur attention sur le risque d’épuisement, sur la façon de faire face aux problématiques psycho-sociales de leurs patients ou encore de leur présenter des aides mises en place à leur intention. « Bien d’autres questions sont abordées, comme l’accessibilité aux soins par exemple, qui touche à l’éthique médicale. »

Entre les cours et les consultations, Anne-Laure Lenoir s’octroie chaque année la possibilité d’une randonnée avec des amis. Pour opérer une coupure nette dans le quotidien, loin des ordinateurs et des réseaux, pour se ressourcer et retrouver le plaisir du sport. Opérer une méditation en mouvement en quelque sorte…

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Anne-laure lenoir

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